cécile monteiro-braz
cécile monteiro-braz


...
félicité

lumière rose sur l'aile du lointain
retrait des terres
retrait des mers
à l’horizon des regards échos
cueille la mûre


demain peut-être
une impression d'ensemble
un simple pas pour présence.





...entre-deux-mondes

dans l’instant de cet autre
l’aujourd’hui dans son filet
mari bientôt braise la brume

à peu de distance
maintenant dès maintenant
avec deux ailes et une plume.





...l’intervalle

à toute volée
l’insaisissable ourle le dos des vagues
dans l’œil secret de l’autre chose

l'autre chose
un éventuel possible
un émerveillement
une pierre de rêve peuplée de libellules
une floraison à l’arôme lunaire

l'autre chose
un jour de liesse paré de renard bleu
d’avance sous le signe du perdu.




...seuls ensemble

seul
seule
quelquefois
deux
entre autres
quelque part


plus loin
soi-disant bientôt l’un à l’autre
près
proche
puis
ailleurs
ni avec
ni sans
plutôt à peine pareil à
peut-être trop
parfois trop peu
depuis longtemps déjà
seuls ensemble
unis à l’essentiel.





...

parfois des inséparables à elle seule.




...

parfois toute une existence à fouler la terre
pour se rassurer d’aller vers
ailleurs ensemble autrement
au même pas.



...

everything that rises must converge


loin du fracas du monde---
---sur la rive de l’à peine éloigné
où l’évidence s’accélère.





...avec

au fur et à mesure
un peu de commun
rarement tout au long


face au devenir de cendres
seuls les aimés au souffle puissant entendent l’ombre
douce blanche givrée d’une poussière de flocon
seuls quelques élus s'enlacent jusqu'au plus long sommeil
là où l'horizon s'efface sous les plumes.





...

quelle densité de brume pour l’effacement d’une voix ?





...
l'instant

apparition disparition
il faudrait pouvoir le suivre
se lancer---enfin
laisser la poussière---pas sûr

certains matins se sentir oiseau.





... ici l’ailleurs

des allées avenues
une place un arbre
des ponts
une rive puis une autre
pas après pas
bientôt jardin de songes
leur commun.




... encore

à l’écoute de l’objet de toujours
le regard en marche vers l’à plus tard
tout alentour est chant

pourtant partout l’absence est chez elle

un monde sans oiseaux n'existe pas.





... splendeur

l’heure du réverbère
celle où le monde appartient aux oiseaux
celle où l’effroi de passer le pas s’atténue


allez allez allons.





... l’appel

tu.i tu.i tu.i

dans la conscience du ciel
partition répétition
les oiseaux clament le tu.i de crépuscule

sous leurs ailes
les endormis du feu tournoient au gré des flots
pareils à des brindilles en partance pour l’île au parfum d’anonymat

monde de contours solitaires
simple caillou retiré des océans
tu.i tu.i tu.i
isola isolae
ici ---
des traversées sans retour possible.





... en ce lieu

à la périphérie du vacarme de l’éphémère
de parallèles en perpendiculaires
un peuple plus nombreux chaque jour se resserre

couronnes vernissées
rocaille sédum pin parasol ici
poudre de nacre monticule de cèdre là

pour le marcheur de l’impossible faire semblant
être vertical suffit à savoir pourquoi.





... suspens

délestée des pesanteurs
la silencieuse cultive sa dormance
comme si
depuis le début
la pousse d’un jour peut-être suffit à l’émotion d’un jour prochain.




...

pas assez d’une
trop de deux
en trop
trop peu
plus trop
pourtant une + une = trois




... à propos

un silence sans insistance
là juste là
derrière l’ombre affolée du monde


ne suffit-il pas d’un pétale d’une perle pour arriver quelque part ?


quelque part
quelque part par là
ni près ni loin
à proximité


---
sans rien de particulier ni plus encore.





...

coiffée d'une parure hors du monde
elle porte le nom d’une montagne
comme pour---à l'approche
des ultimes copeaux d'un silence imposé
vider la foule de son immédiateté
.




... grange blanche le silence du veilleur

parfois le mot s’absente là où l’image force un passage
.




...

c’est le début de l’été
pourtant l’hiver fuse au bout des doigts

pas encore mais déjà là
bientôt seule une seconde du monde aura passé.




.,-;-?-:-.




à force de l’entendre murmurer
je suis là pour vous dire ce que vous devez savoir
un jour l’épaisseur de la nuit a haussé la voix
.




hoc




...

le jour sans pain je t’encouronne
à continuer tes courages
, dit le compagnon brésor
.








quand le a tombe de ma cahute, je fais silence
quand le a chute de ta catombe, je meurs
man pen rai